- Novembre 1994 -
1. Introduction
2. Matériel et méthode
2.1. Les participants
2.2. La méthode
3. Résultats et discussion
3.1. Existe-t-il un CDM dans votre hôpital
? Quel est son fonctionnement ?
3.2. Qu'en attendez-vous ?
3.3. Qu'apportez-vous dans le CDM ?
4. Quel est le cadre législatif ? que se passe-t-il ailleurs
?
4.1. Cadre législatif en France
4.2. Que se passe-t-il ailleurs ?
4.3. Remarques
4.4. Les textes actuels sont-ils suffisants
?
5. Synthèse de la journée : LE COMITE DU
MEDICAMENT
5.1. Aspects réglementaires
5.2. Objectifs
5.2.1. choix de produits
5.2.2. recommandations écrites
d'utilisation
5.2.3. suivi de l'application des recommandations
et des protocoles
5.2.4. pharmacovigilance
5.2.5. diffusion de l'information
5.3. Composition du CDM
5.3.1. membres choisis
5.3.2. membres de droit
6. Conclusion
EXEMPLE DE REGLEMENT INTERIEUR
1. Introduction
Au cours d'un stage AFMAH-ANTARES portant sur les changements rapides dans
l'environnement de l'hôpital, un groupe de 5 pharmaciens (Mme
LEBAS-CERTAIN, Mme LETAILLIEUR, Mlle NOYER, Mme PROTO et Mme RABILLER) s'est
interrogé sur le Comité du Médicament (CDM) : quel place
devait-il prendre, comment devait-il fonctionner, ce qu'il était vraiment
et quelle orientation il conviendrait de lui donner ? Devait-on imaginer
un type de CDM par hôpital ou pouvait-on trouver un fil rouge commun
?
Le CDM étant l'outil de travail de tous les acteurs de santé,
le groupe ne pouvait répondre seul à cette question et a de
ce fait réuni différents professionnels de santé pour
leur demander leur avis.
2. Matériel et méthode
2.1. Les participants
Le groupe a identifié les différentes personnes susceptibles
d'être intéressés par un CDM. Ce sont :
-
les médecins prescripteurs
-
le président de CME
-
les pharmaciens
-
le directeur général
-
l'infirmière générale
-
le pharmacien conseil (assurance maladie)
-
le pharmacien inspecteur (DRASS)
-
le DIM
-
le directeur des services économiques
-
les cadres infirmiers
Ces différents acteurs se sont réunis à Paris, en novembre
1994, à l'exception du pharmacologue qui n'a pas pu se libérer.
2.2. La méthode
* nous avons fait un 1er tour de table, demandant à chaque participant
de répondre aux questions suivantes :
-
existe-t-il un CDM dans votre établissement ?
-
que représente le CDM pour vous ?
-
qu'en attendez-vous ?
-
que pouvez-vous y apporter ?
* après une présentation du cadre législatif en France
et sur ce qui se passe ailleurs (Europe et USA), le groupe s'est demandé
: " le cadre législatif est-il suffisant en France ? "
* la journée s'est terminée par une synthèse de ce que
le groupe souhaite
-
aspect réglementaire
-
objectifs
-
composition
3. Résultats et Discussion
Les résultats sont présentés selon le plan des questions
posées
3.1. Existe-t-il un CDM dans votre hôpital ? Quel est son fonctionnement
?
Tous les hospitaliers disent avoir un CDM dans leurs établissements,
mais avec des fonctionnements très différents les uns des
autres.
Certains CDM ont été créés en Commission
Médicale d'Etablissement (CME). D'autres CDM ne sont que de simples
réunions informelles organisées sous l'impulsion du
pharmacien.
Quand le CDM existe, le président est un médecin ou un pharmacien,
et quand il n'existe pas, c'est le pharmacien qui assure l'animation des
réunions informelles.
Certains CDM permettent des choix de produits et éditent un livret
du médicament. D'autres sont de simples lieux d'information concernant
le médicament ou les dépenses pharmaceutiques des services
(examen éventuel des dérapages budgétaires). D'autres
encore sont amenés à faire des choix sur des nouvelles
molécules, après présentation d'un dossier
préparé en commun par un médecin et un pharmacien.
Il y avait dans le groupe à peu près autant de fonctionnements
différents que d'établissements représentés,
ce qui montre bien la grande disparité de l'existant !
3.2. Qu'en attendez-vous ?
Les réponses sont différentes selon la catégorie
professionnelle des personnes interrogées.
* Les médecins en attendent un choix de produits, validé
par le comité et en attendent aussi un échange d'informations
avec le pharmacien, y compris sur le coût des produits, mais il faut
que leur liberté de prescription soit protégée.
Autour de la notion de liberté de prescription un grand débat
s'est établi, montrant des avis forts et contradictoires. Dans l'ensemble
ils étaient d'accord pour que cette liberté s'inscrive dans
le cadre d'un livret du médicament à l'hôpital, mais
veulent garder la possibilité d'en sortir pour les cas un peu
exceptionnels !
Les médecins approuvent aussi que le CDM établisse des protocoles
afin de mieux prescrire, et certains sont même partants pour
évaluer leurs pratiques thérapeutiques.
* Concernant les cadres infirmiers, ils attendent des informations
sur les effets indésirables, les coûts de traitement, et surtout
des informations sur les modalités optimales d'administration des
produits.
* Les représentants des tutelles et de l'administration
voudraient aller beaucoup plus dans le sens de l'évaluation
budgétaire et avoir une dimension gestionnaire, aussi bien au niveau
du médicament que des dispositifs médicaux. En outre, les
pharmaciens conseil et inspecteur attendent des informations sur ce qui se
passe à l'hôpital "pour mieux nous défendre au niveau
des tutelles" (Assurance Maladie et DRASS).
* Aborder le problème des coûts par pathologie était
une préoccupation des directions et du médecin du
DIM.
Le CDM doit également avoir une démarche tendant vers la meilleure
thérapeutique au meilleur coût, le tout en échanges constants
avec la pharmacie.
* Enfin les pharmaciens attendent des choix de produits,
l'établissement de protocoles (...et leur évaluation !), des
informations sur les effets indésirables et des prévisions
de dépenses.
En filigrane des attentes ainsi exprimées apparaissaient des choix
d'activité.
En effet, si on fait le choix de ne pas avoir un produit X, cela implique
que l'on ne développera pas l'activité qui en découle.
A l'inverse, si on prend un produit Y dans une nouvelle activité il
faudra prévoir le volume de cette activité et s'y tenir de
façon à prévoir le budget qui l'accompagne.
La vision du Directeur Général doit donc être parallèle
à celle du président de CME et du Pharmacien chef de service,
car les choix thérapeutiques déterminent le budget, en plus
ou en moins.
3.3. Qu'apportez-vous dans le CDM ?
* La majorité des médecins apportent leur expérience
clinique et leurs arguments pour l'introduction d'une nouvelle molécule.
* Le président de CME peut apporter son poids et/ou sa
notoriété pour avaliser les décisions prises en CDM
et soumises à la CME.
* Le médecin du DIM apporte une aide pour les éventuelles
études épidémiologiques et peut permettre le rapprochement
et l'interprétation des données d'activité par rapport
aux données de gestion analytique, ce qui permettrait d'expliquer
certains écarts budgétaires et pouvant aboutir au coût
par pathologie.
* Les cadres infirmiers peuvent aider dans l'évaluation de certains
protocoles de soins et rapporter des informations concernant les effets
indésirables.
* Quant aux pharmaciens, selon les hôpitaux, ils apportent des informations
scientifiques, budgétaires et sont très souvent animateurs
de CDM. Ils y apportent également leur compétence d'acteur
pivot, se trouvant à l'interface du monde administratif et du monde
médical, avec une vision transversale de l'hôpital.
Les façons de voir un CDM ne sont peut-être pas les mêmes
pour tout le monde mais ce qui est sûr, c'est que tout les participants
sont convaincus du bien-fondé de l'existence du CDM.
4. Quel est le cadre législatif ? Que se passe-t-il ailleurs
?
4.1. Cadre législatif en France
* Circulaire n°2186 du 30 juin 1976
Elle demande l'instauration au niveau de chaque hôpital et au niveau
départemental d'un "comité du médicament".
* Fiche Technique d'Organisation Hospitalière n°6, chapitre
IV
Bulletin Officiel du Ministère de la Santé et de la
Sécurité Sociale - Fascicule spécial n°79/43 bis
Elle traite du CDM (ou Comité Thérapeutique CT) qui avait
été proposé dans la circulaire précédemment
citée, en précisant sa fonction et sa composition.
Le CDM, organe de concertation, étudie les problèmes
posés par la prescription et l'administration des médicaments
et définit la liste des médicaments d'usage courant
dans l'hôpital.
Sa composition est :
-
le pharmacien, animateur et secrétaire
-
les médecins et chirurgiens
-
le directeur de l'établissement
Le CT a un rôle dans le choix des médicaments (choix propre
à chaque hôpital) et doit tenter de résoudre les
problèmes posés par la prescription, la délivrance et
l'administration des produits.
* Extrait de la Revue de Médecine n°24 du 11 juin 1979
L'article concerne un meilleur usage des médicaments
* Loi n°91-1279 du 8 décembre 1992
Elle est relative à la pharmacie et au médicament et définit
les missions du pharmacien hospitalier (Art. 595-2)
Celui-ci mène ou participe à
-
l'information sur le médicament
-
l'évaluation
-
la pharmacovigilance et la matériovigilance
-
la qualité et la sécurité des traitements et des soins
dans les domaines relevant de sa compétence.
Le cadre législatif actuel est très flou, et de plus n'a pas
force de loi.
4.2. Que se passe-t-il ailleurs ?
En Europe
pays : |
Allemagne, Belgique, Hollande, Pologne, Royaume-Uni |
objectifs : |
utilisation efficace, sûre et économique des
médicaments
édition d'un formulaire thérapeutique |
membres : |
jusqu'à 30 membres, médecins et pharmaciens
parfois infirmières, pharmacologues, administratifs |
président : |
médecin ou pharmacien |
fréquence
des réunions : |
3 à 10 par an |
Ce sont des objectifs parallèles aux nôtres, incluant aussi
l'édition d'un livret du médicament. Par contre, la composition
du CDM est plus large puisqu'incluant pharmacologues et/ou infirmières.
Aux Etats-Unis et au Canada
Il existe un "comité pharmaceutique et thérapeutique". Ce
comité a les mêmes objectifs concernant l'efficience,
l'évaluation thérapeutique, les coûts par pathologie
et l'édition de formulaires thérapeutiques tendant à
être de plus en plus restrictifs et obligeant les prescripteurs à
une argumentation solide pour en sortir.
Leur maxime : "soigner mieux en dépensant moins".
4.3. Remarques
Le contexte des années 70-80 est très différent du
nôtre aujourd'hui : modification du mode de financement des hôpitaux
publics, lois hospitalières (91 et 92), changement de statut des
pharmaciens hospitaliers, arrêté du 9 août 1991...
Ces modifications réglementaires tendent à promouvoir la
sécurité du patient, le meilleur produit au meilleur coût,
et l'évaluation des pratiques professionnelles (thérapeutiques),
tout en impliquant de plus en plus le corps infirmier.
Cela permet d'argumenter en faveur d'un élargissement de la composition
et d'un renforcement du rôle du CDM, avec diversification de ses fonctions.
4.4. Les textes actuels sont-ils suffisants ?
Tout le monde s'est accordé sur le fait que le cadre réglementaire
écrit est insuffisant en France et qu'un nouveau texte ayant force
de loi (arrêté ou décret) est nécessaire en tant
que référence.
-
Mais un texte ne suffit pas. Il faut le mettre en œuvre et faire vivre
le CDM par une dynamique individuelle et une dynamique de groupe.
-
Le texte doit aller dans le sens de d'un CDM fort et transparent, et
prévoir l'application des consensus locaux dégagés par
le CDM.
|
" dire ce qu'on va faire
faire ce qu'on a dit qu'on allait faire
démontrer qu'on a vraiment fait ce qu'on a dit qu'on allait faire
(sic) " |
-
Il faut aussi que le texte aille dans le sens des objectifs de Santé
Publique concernant l'hémo-, la pharmaco-, la matério-vigilance,
les Systèmes d'Informations Hospitaliers (SIH), la dispensation
nominative...
Bref, le texte doit être cohérent avec le reste de l'environnement
législatif.
5. Synthèse de la journée : LE COMITE DU
MEDICAMENT
Le groupe a pris comme dénominatif " comité du médicament
" mais rien n'empêche de modifier cette terminologie.
5.1. Aspect réglementaire
Le groupe de travail a demandé l'élaboration d'un texte de
façon à avoir une reconnaissance légale qui
conférerait au CDM une certaine autorité morale tout en ayant
obligation de soumettre avis et/ou propositions à la CME.
Cela permettrait l'évolution de cette instance qui a été
définie comme organe de concertation par la circulaire de 1976, vers
un organe de décision ayant une structure collégiale.
Cette structure pluridisciplinaire semble indispensable pour empêcher
toute décision arbitraire d'une seule personne et pour permettre des
décisions consensuelles.
5.2. Objectifs
Différents points ont été abordés :
-
choix des produits
-
recommandations d'utilisation
-
Suivi de l'application de ces recommandations
-
Diffusion de l'information
Le choix des dossiers à traiter sera fait en fonction des urgences
locales de façon à avoir une montée en charge progressive
5.2.1. choix de produits
Il ressort clairement que le CDM a pour rôle un choix de produits.
Ce choix est réalisé sur la base d'informations scientifiques
et économiques, solidement étayées.
Ce qui rentre en ligne de compte est l'efficience du produit c'est-à-dire
le meilleur rapport Efficacité-Sécurité-Coût,
dans une indication donnée.
Le choix se fait donc sur :
-
des bases scientifiques englobant la bibliographie et les recommandations
émises par les sociétés savantes et/ou des conférences
de consensus dans la spécialité concernée
-
l 'expérience personnelle du ou des prescripteurs
-
le coût (information donnée par le pharmacien) et l'impact
économique qui tient compte des coûts indirects
Trois niveaux de décisions peuvent être considérés
-
le produit en lui-même (ex. quelle(s) molécule(s) dans telle
classe)
-
la stratégie de prescription ou protocole (ex. que faire dans une
situation donnée)
-
le projet médical d'établissement et les orientations
d'activité de l'hôpital (ex. développement ou non d'une
activité nécessitant une thérapeutique spécifique)
De ce choix découle l'élaboration d'une liste ou livret du
médicament auquel devra se conformer le prescripteur dans la
majorité des cas.
Ce choix est avant tout interne à l'hôpital, donc local.
Il ne doit pas interdire l'usage des autres thérapeutiques dans des
cas particuliers.
5.2.2. recommandations écrites d'utilisation
Le choix des produits peut ou non s'assortir de recommandations
d'utilisation.
Pour un produit donné, cela peut concerner les indications, les
posologies, les durées de traitement, les modalités
d'administration, la prescription en 1ère ou 2ème
intention...
Ces recommandations peuvent aussi concerner la ou les attitudes à
avoir devant une pathologie donnée pour aboutir à un coût
par pathologie le plus faible possible et une
sécurité-efficacité maximales.
------> Comment choisir les sujets à traiter ?
Il est bien évident que le CDM ne peut pas tout discuter en même
temps et qu'il faut établir des priorités dans les sujets à
traiter.
Il appartient aux membres du CDM d'établir ces priorités en
fonction de différents critères :
-
les nouveautés comme par exemple les nouvelles molécules
susceptibles d'intéresser les prescripteurs
-
les secteurs sensibles comprenant des produits soit très coûteux
(20% des produits = 80% du budget), soit beaucoup prescrits, soit de manipulation
délicate.
Les sujets traités seront donc choisis en fonction de la
vérité locale du moment (valable pour un hôpital
donné sur une période donnée).
------> Comment formuler ces recommandations ?
* La première chose qui ressort est que ces recommandations ne sont
jamais définitives mais doivent être révisées
très régulièrement, avec une fréquence qui va
dépendre du produit ou de la recommandation concernée (ex.
antibiothérapie curative ou prophylactique qui évolue en fonction
de l'écologie de l'hôpital).
* Un autre élément semble important pour tout le monde : ces
recommandations ne doivent pas être absolues ; le médecin
prescripteur doit pouvoir en sortir s'il l'estime nécessaire pour
le bien de son patient. Ce n'est pas la "médecine : mode d'emploi"
!
* Ces recommandations sont un CONSENSUS LOCAL :
Il faut qu'un groupe de travail soit formé sur chaque dossier, comprenant
quelques membres du CDM. Les recommandations sont soumises à l'approbation
de la CME (ou autres selon les structures hospitalières) ce qui leur
confère alors ce terme de consensus local. L'approbation de la CME
est d'autant plus importante que ces recommandations et ces choix vont
déterminer des orientations budgétaires qui sont discutées
justement en CME.
* Ces recommandations peuvent êtres positives : prendre tel produit
dans telle situation, à telle posologie, ou peuvent être
"négatives" : ne pas utiliser tel produit dans telle situation.
Cette formulation "négative" type RMO laisse une plus grande marge
de manœuvre au prescripteur et lui laisse son entière
responsabilité. Il semble que cette formulation soit
préférable. Par contre, dans les cas où il existe des
recommandations de posologie, la recommandation "positive semble la mieux
adaptée car permet une plus grande précision.
* Les protocoles peuvent être adaptés, dans une limite raisonnable,
à chaque service mais normalement tous les services concernés
par les protocoles doivent participer à leur élaboration et
par conséquent, être en accord avec le protocole.
* les prescripteurs restent libres et peuvent ne pas suivre ces
recommandations.
Cependant, le groupe tient à souligner que nous travaillons en secteur
hospitalier et non en secteur libéral. Nous disposons d'un budget
à gérer limité, imposant des contraintes budgétaires
dont il faut tenir compte dès aujourd'hui sous peine que demain les
choix thérapeutiques nous soient imposés de l'extérieur.
5.2.3. Suivi de l'application des recommandations et des protocoles
Après avoir admis la nécessité de ces recommandations
(ou protocoles) d'utilisation, faut-il ou non se donner les moyens d'un suivi
de l 'application des recommandations ? Et que faire si les recommandations
ne sont pas suivies ?
Après une discussion très animée, le groupe a admis
la nécessité d'un suivi des recommandations.
Cela permet d'une part de tester le "protocole" car s'il n'est pas suivi
par l'ensemble des prescripteurs, le "protocole" est à revoir.
D'autre part, cela permet de déceler les dérives de façon
assez précoce.
Il peut y avoir 2 raisons à une dérive :
Des recommandations non suivies peuvent aussi être dues à la
mauvaise volonté du prescripteur.
Cela dit, tout le monde était d'accord pour que les propositions
ne soient pas opposables et qu'il n'y ait pas de coercition. L'application
des "protocoles" reposera donc sur la bonne volonté des prescripteurs,
chaque chef de service ayant la responsabilité de ce suivi dans son
service et chaque membre du CDM ayant la possibilité de tirer la sonnette
d'alarme.
Les consommations de chaque service et les ordonnances nominatives (quand
elles existent) sont un des moyens de suivi.
Le CDM pourrait aussi avoir la possibilité de lancer un audit sur
quelques-unes ou sur toutes les prescriptions sur un temps donné pour
des malades donnés, avec l'aide du DIM pour la méthodologie.
A chaque CDM de s'organiser et de faire ce qu'il juge utile de réaliser.
5.2.4. pharmacovigilance
Le CDM peut tout à fait devenir un maillon dans la chaîne de
pharmacovigilance, étant un lieu où l'on peut centraliser les
informations sur les effets indésirables grâce aux cliniciens
et au corps infirmier.
A noter que seul le médecin peut remplir une déclaration d'effet
indésirable auprès d'un centre de pharmacovigilance. Le pharmacien,
lui, peut être un transmetteur d'information vers le centre de
pharmacovigilance en centralisant les informations données par les
cliniciens et rapporter cette information au CDM
5.2.5. diffusion de l'information
Les décisions prises en CDM doivent être écrites et
être diffusées. Cette diffusion sera soigneusement
étudiée par le CDM car c'est une étape délicate
et primordiale.
* le support choisi :
Il sera différent en fonction des moyens locaux et pourra être
papier ou informatique
La façon de procéder peut prendre plusieurs aspects :
-
un compte-rendu de réunion qui semble indispensable mais pas
forcément suffisant !
-
une "lettre" ou un "journal" de communication avec un logo ?
-
une technique de communication moderne avec appel éventuellement à
des spécialistes
-
un "classeur" qui permet de classer et surtout de regrouper ces informations
A chaque hôpital et à chaque service de trouver la meilleure
formule.
MAIS le compte-rendu doit être SIMPLE, CLAIR, CONCIS, facile à
lire, donc aéré et rédigé agréablement.
* Il semble également indispensable d'avoir une référence
aux avis du CDM, lorsque cela est possible, dans le livret du médicament
: une rubrique indiquant qu'il existe un avis du CDM. Cela est très
facile si le livret est informatisé (mise à jour aisée)
mais plus délicat lorsqu'il n'y a que des supports papier, pour lesquels
la mise à jour est beaucoup plus lourde.
*L'information doit être transmise non seulement aux chefs de Service
(chargés de relayer l'information) mais à tous les PH dans
les grosses structures, voire à tous les prescripteurs potentiels
dans les petites structures. Tous ceux qui reçoivent l'information
sont chargés de la relayer et de la diffuser dans leur service et
en particulier aux médecins juniors (les internes)
5.3. Composition du CDM
Cette composition a été unanimement décidée
5.3.1. membres choisis
-
1 prescripteur par service ou par discipline, celui-ci pourrait d'ailleurs
veiller particulièrement à la diffusion de l'information
Il sera choisi par le service ou sera élu par la CME
-
les représentants des comités d'experts ou groupes de travail
ayant en charge un dossier.
5.3.2. membres de droit
-
le Président de CME
-
le Directeur de l'établissement ou son représentant
-
l'Infirmier Général ou un cadre infirmier
-
le Pharmacologue
-
le Chef de service du DIM
-
le Médecin Hygiéniste et/ou le Bactériologiste
-
le Pharmacien Chef de service
-
les Pharmaciens
Le CDM devra élire un président en son sein, devra désigner
les groupes de travail en fonction des sujets à traiter. Les groupes
d'experts devront préparer le dossier à leur charge et
émettre des propositions de recommandations et/ou de choix de produits.
Le CDM validera ensuite ces propositions et les soumettra à l'approbation
de la CME.
S'il y a approbation de la CME, tous les prescripteurs seront censés
s'y soumettre. Sinon, le CDM retravaillera les propositions.
6. Conclusion
Une journée de travail a été nécessaire pour
mener toute la réflexion et arriver à ces conclusions.
Différents points semblent ressortir :
-
nécessité d'avoir un CDM et de le rendre obligatoire
-
donner à ce CDM un certain pouvoir et le faire devenir un organe de
décision mais sans pour autant rendre ses décisions opposables
-
garder une grande souplesse dans son fonctionnement et assurer une mise à
jour fréquente des recommandations émises.
Cette journée a été enrichissante grâce à
la confrontation de plusieurs professionnels de Santé (Directeurs,
Médecins, Pharmaciens, Tutelles, Corps infirmier).
Si les discussions ont souvent été animées, cela a toujours
été dans le respect de l'autre et avec la volonté
d'améliorer l'existant.
Ce n'est pas toujours le cas et nous avons tous rencontré des
professionnels de santé qui ont parfois tendance à oublier
qu'ils sont avant tout des partenaires et non des adversaires !
Nous devons tout mettre en œuvre pour adapter nos attitudes à
2 points clés :
I. Introduction
Définition du Comité du Médicament
Le Comité de Médicament est un organisme de concertation entre
les médecins prescripteur, les pharmaciens, les pharmacologues et
les responsables de l'Administration.
Il définit la liste des médicaments disponibles au sein de
l'Hôpital ....
II. Composition
Le Comité du Médicament est composé:
-
d'un Bureau comprenant
-
le Président de la Commission Médicale d'Etablissement,
Président
-
le Pharmacien Chef de Service
-
le Chef de Service Responsable du Département d'Information Médicale
-
de médecins désignés en Commission Médicale
d'Etablissement représentant les spécialités médicales
et chirurgicales
-
des pharmaciens de l'Hôpital
-
d'un pharmacologue
-
de représentants de l'Administration (Directeur des Services Economiques)
III. Rôle et fonctionnement
A. Rôle
Il porte sur les points suivants :
-
choix des médicaments, introductions de molécules nouvelles
-
recommandations d'utilisation
-
diffusion de l'information
-
suivi de l'application des recommandations
-
suivi budgétaire
-
mise à jour de la liste des médicaments d'usage à
l'Hôpital de ...
B. Fonctionnement
1. Calendrier des réunions, préparation et secrétariat
Le comité du médicament définit un calendrier des
réunions. Il se réunit au moins 4 fois par an en séance
plénière.
Le Bureau se réunit en tant que de besoin pour analyser le suivi des
consommations.
Les dossiers soutenant la demande d'introduction d'un médicament ou
d'extension de son utilisation sont présentés en groupes de
travail composés de médecins, pharmaciens et experts
extérieurs au Comité du Médicament.
Les groupes de travail se réunissent à la fréquence
nécessitée par leurs travaux.
Le dossier comporte:
-
la présentation d'un médicament sous l'aspect scientifique
-
les rasions de la demande d'introduction du médicament
-
les modalités d'utilisation dans les domaines retenus (champ
d'utilisation, modalités de prescription et d'administration, mode
de suivi)
-
l'incidence budgétaire: coûts directs et coûts indirects
Les dossiers sont ensuite communiqués au secrétariat du
Comité du Médicament aux fin de diffusion.
Les documents financiers sont assurés par les Services Economiques.
Il est chargé de transmettre les convocations et de diffuser les documents
aux membres une semaine avant la réunion du Comité. Il
établit le procès-verbal de la séance.
2. Choix des médicaments
Le Comité du Médicament se prononce sur:
-
la variété des médicaments à détenir
-
l'introduction de molécules nouvelles
-
les stratégies thérapeutiques
Chaque praticien, médecin ou pharmacien, membre ou non membre du
Comité du Médicament peut proposer un sujet qui est soumis
à l'approbation du Président du Comité du Médicament.
Les demandes d'introduction de nouveaux médicaments devront être
adressées au Président du Comité du Médicament
quatre semaines avant la séance avec copie au pharmacien-chef de service.
Le choix est proposé par un groupe d'experts sur la base d'informations
scientifiques et économiques. Les paramètres du choix sont
l'efficacité, la sécurité d'emploi, les coûts
directs et indirects.
Trois niveaux de décision peuvent être considérés.
-
le médicament en lui-même (intérêt du médicament
dans sa classe thérapeutique)
-
le médicament dans une stratégie thérapeutique
-
le médicament dans le projet médical d'établissement
influant sur le développement des activités médicales.
Le choix débouche sur l'élaboration d'un répertoire
de médicaments disponibles à l'Hôpital de .... ou Livret
du Médicament et si possible sur des prévisions de consommations.
3. Recommandations d'utilisation
Le choix des médicaments s'accompagne de recommandations spécifiques
à l'Hôpital de ... pour leur bonne utilisation comportant:
-
les indications
-
les non-indications
-
les conditions de prescription et de dispensation
-
les modalités d'utilisation
-
les particularités
-
le positionnement dans la classe pharmaco-thérapeutique
Ces recommandations peuvent être révisées en fonction
de l'évolution des données.
Elles sont faites pour être suivies, pour autant elles ne sont pas
opposables. Le prescripteur reste libre de ne pas en tenir compte s'il juge
que l'état du malade le nécessite.
Mais s'il est admis que les prescripteurs peuvent prescrire les médicaments
hors les recommandations du Comité du Médicament, ou prescrire
des médicaments non inscrits au Livret du Médicament, il est
de leur responsabilité de prendre ces décisions en accord avec
les pharmaciens.
Il est aussi de la responsabilité des uns et des autres de rendre
compte de leurs pratiques au Comité du Médicament.
4. Diffusion de l'information
Les recommandations doivent être largement diffusées et le
Comité du Médicament se prononce sur les modalités de
cette diffusion.
5. Suivi de l'application des recommandations
Le Comité du Médicament détermine le niveau et le mode
de suivi de l'application des recommandations qu'il émet. Mais il
appartient à chaque Chef de Service d'organiser ce suivi avec l'aide
méthodologique apportée par le Comité du Médicament.
Le suivi se fera, selon le cas, par:
-
une dispensation soumise à l 'établissement préalable
d'une ordonnance
-
un suivi particulier de la consommation pour certains médicaments
-
pour les médicaments nouvellement introduits: après un temps
déterminé, analyse de la consommation, révision des
modalités d'utilisation si nécessaire
-
le suivi des pratiques thérapeutiques
-
l'analyse des consommations par médicament et par classes
pharmaco-thérapeutiques, par UF et par services
6. suivi budgétaire
L'Administration présente divers tableaux retraçant les stocks
et les consommations des produits pharmaceutiques. Si les consommations sont
supérieures à l'enveloppe budgétaire, le Comité
du Médicament peut proposer des mesures correctrices. Les Chefs des
Services de soins et les Pharmaciens attachés à ces services
analysent leur budget et peuvent être amenés à expliquer
leur évolution.
Un suivi financier des médicaments délivrés aux patients
hors dotation globale sera présenté afin de pouvoir comparer
les dépenses aux recettes prévisionnelles.
Il en sera de même pour le bilan financier des produits sanguins.
D'autres informations permettent l'analyse des consommations par classe
thérapeutique et le suivi des travaux du Comité du Médicament
pourront être présentées et commentées en
réunion.
7. Mise à jour de la liste des médicaments en stock
Le Comité du Médicament est chargé, outre de
l'élaboration d'un répertoire de médicaments, de signaler
aux différents Chefs de Service les médicaments qui ne sont
plus détenus en stock suite à l'introduction de molécules
nouvelles.
IV. Propositions du Comité du Médicament
Les propositions du Comité du Médicament sont écrites
et transmises pour validation à la Commission Médicale
d'Etablissement
http://www.adiph.org/antares/ |