LE LIVRET DU MEDICAMENT- Octobre 1994 -
Introduction
IntroductionLors d'une session de formation organisée par ANTARES, certains pharmaciens se sont interrogés sur la composition et la présentation optimale du Livret du médicament. Une enquête interne dans différents hôpitaux a avéré que le livret était peu utilisé par les médecins et les infirmières, alors qu'initialement leur demande était grande. Il est alors apparu opportun aux pharmaciens de leur demander quel livret du médicament ils souhaitaient, afin de le construire pour répondre à leurs attentes. Ainsi une journée de travail a rassemblé 16 participants de 6 hôpitaux différents: 7 pharmaciens, 1 interne en pharmacie, 1 préparateur en pharmacie, 3 infirmières et surveillantes, 3 médecins prescripteurs dont 1 DIM (département d'information médicale) , 1 informaticien de CRIH (centre régional d'informatique hospitalière). La journée a permis d'élaborer la description d'un livret correspondant aux souhaits des utilisateurs potentiels et une méthodologie de mise en œuvre et de suivi. 1. Les attentes des acteursLe livret doit être un outil présenté sous forme de recueil comportant à la fois la liste des médicaments et/ou des dispositifs médicaux et/ou des objets de pansements, en stock permanent dans un hôpital donné.. Il peut également comporter des informations plus générales sur le service de pharmacie (organigramme, fonctionnement, règles stratégiques), ainsi que des informations d'ordre réglementaire sur les modalités de prescription et de délivrance. Il doit être utilisable au quotidien. Les attentes des utilisateurs ont été listées par la méthode des " Qui, Quoi, Quand, Comment, Pourquoi, Où ". En d'autres termes, chaque fois qu'un utilisateur proposait une information à mettre dans le livret, il devait préciser pourquoi il souhaitait voir apparaître cette information, qui devait la fournir, à quel moment elle lui était utile, comment elle devait être présentée, et dans quelle partie du livret elle devait se trouver. Les attentes sont détaillées ci-après, chapitre par chapitre. 2. CompositionLe livret comprend deux grands chapitres
2.1. Les informations du dictionnaireA chaque produit sont attachés des types d'informations dont nous donnons la définition et le pourquoi de l'attente des participants 2.1.1. Le libelléC'est par le libellé qu'on accède aux informations attachées à un produit Les participants acceptent, selon les produits, un à trois libellés
2.1.2. la classe pharmacothérapeutique rattachée au produitLes médecins utilisent le plus souvent la classification du Vidal, mais le groupe se référerait volontiers à une classification nationale ou internationale si elle était validée. Un produit peut appartenir à plusieurs classes, et l'informatique doit permettre cette multiple appartenance, afin que la cohérence des informations soit assurée. Il faut penser à indexer dans une classe les produits spécifiques à l'hôpital, ajoutés à ceux du fichier national. 2.1.3. la notion d'équivalenceL'équivalence permet de proposer directement le produit en stock à la pharmacie. La DCI et l'abréviation des anticancéreux peuvent être considérés comme des libellés d'équivalence. Il y a trois manières d'accéder à un équivalent de façon automatique:
NB: dans l'édition papier du livret, il ne faut inscrire que les équivalences qui renvoient à un seul médicament (cas de figure a et b). Pour les autres cas l 'édition papier doit comporter une liste de médicaments classés par ordre alphabétique. L'utilisateur s'y référera pour répondre au cas de figure c. Dans un système informatisé, le cas de figure c est traité automatiquement. 2.1.4. le prixLe prix retenu est le PUMP (prix unitaire moyen pondéré). C'est le prix de la plus petite unité de distribution commerciale possible : le comprimé (pas le demi comprimé, même s'il est sécable), le flacon (pas la goutte, même si la posologie est en gouttes), etc. ... Le prix doit être indiqué, même si le produit est gratuit (0,000) Pour les produits de la production interne, il faut mettre le prix de revient. La mise à jour quotidienne n'est pas nécessaire, on cherche un ordre de grandeur et non un prix exact. NB : dans l'introduction du livret, il faut noter que les prix sont des PUMP indicatifs et non des prix réels. 2.1.5. le mode d'emploi ou les modalités d'utilisationLes informations du mode d'emploi concernent:
NB : le groupe souhaite connaître les modalités d'utilisation recommandées, laissant aux infirmières le soins de téléphoner à la pharmacie si une autre modalité est demandée par le médecin, toujours dans un souci d'être le plus bref possible, et par crainte de ne pas être exhaustif. Si on indique les modalités non recommandées, les infirmières peuvent penser qu'une autre modalité n'a pas été envisagée, si elle n'est pas marquée non recommandée, peut être recommandée par défaut, alors qu'elle a simplement été oubliée. 2.1.6. les alertesUne alerte est un signe distinctif qui alerte le lecteur qu'il existe une information non détaillée, soit dans le Vidal, soit sur une fiche spécifique. Cette information concerne les modalités d'utilisation, mais le texte est trop long pour être intégré dans le livret. L'alerte doit comporter une brève explication sur le type d'information existant. On distinguera l'alerte renvoyant au Vidal et celle renvoyant à une fiche spécifique à la pharmacie. 2.1.7. les avis pharmaceutiquesUn avis pharmaceutique est une réponse écrite et validée à une question posée par l'équipe médicale, pharmaceutique et/ou soignante, réponse ayant fit l'objet d'une recherche particulière. Les avis sont archivés dans un classeur ou un fichier spécifique. Dans le livret, n'apparaissent à côté de la rubrique " avis pharmaceutique " que le ou les thèmes signalant qu'il existe un document que l'on peut consulter. 2.1.8. les conditions de prescriptions particulières2.1.8.1. les conditions réglementairesElles concernent :
Ces informations sont utiles, en particulier pour établir une ordonnance de sortie et pour informer le patient si elles n'existent pas dans le Vidal, elles doivent figurer dans le livret. Il faut ajouter les conditions de remboursement en cas de rétrocession, pour que le médecin sache si le produit est à la charge de l'hôpital ou s'il est remboursé par la Sécurité Sociale.. Ces information sont présentées par produits. Elles sont également regroupées, dans le chapitre " généralités " sous forme de liste. 2.1.8.2. les conditions particulières à l'établissementElles concernent:
Les conditions particulières de prescription sont émises sous forme de " guidelines ", de directives et de conseils de bonne utilisation. Elles sont élaborées au sein du Comité du Médicament par un groupe de travail et font l'objet d'un document détaillé sous la rubrique " conditions particulières " du livret, le groupe de travail définira quelques mots clés qui reportent au document. 2.1.9. appartenance à la liste des substances vénéneusesIl ne faut créer cette rubrique que pour les stupéfiants. Elle est nécessaire pour rappeler les particularités quant au rangement, à la prescription interne, à l'établissement de l'ordonnance de sortie qui doit être faite sur carnet à souche. Autres informations Le groupe a abordé trois autres thèmes qu'il décide de ne pas inscrire dans une des rubriques du livret.
2.2. les informations généralesCette partie du livret peut être présentée sous forme de livre indépendant. Le groupe ne s'est pas prononcé sur cette présentation, livret ou recueil indépendant. Ce document devrait comporter
NB: il faut élaborer un document contenant des modèles d'ordonnance de sortie et des informations à porter sur l'ordonnance de sortie (valable ici pour le médicament, mais demandé dans un autre groupe de travail pour tous les types de prescription, kinésithérapie, soins infirmiers etc...). Sont également demandées des informations sur la durée de la prescription et les restrictions à la prescription. Il faudra élaborer un guide de l'ordonnance de sortie, partie du livret où se trouveront toutes les informations. 3. Présentation du livret3.1. L'organisationLe livret comporte deux parties:
D'après le groupe, l'édition papier doit comporter au minimum:
Les médecins et le personnel soignant utilisent la partie " classe pharmacothérapeutique " pour chercher une équivalence et non une information sur le produit, alors que les pharmaciens consultent préférentiellement le dictionnaire par classe pharmacothérapeutique. C'est pourquoi ils souhaitent y voir figurer toutes les informations rattachées au produit. On peut imaginer aussi que chaque dictionnaire puisse comporter la totalité des informations. 3.2. La présentation du livret3.2.1. la présentation informatiqueCette présentation permet:
Mais il faut disposer d'un matériel informatique à tout moment, ce qui est loin d'être le cas dans tous les établissements. Un espace vide sous chaque produit est demandé afin de permettre au détenteur du livret d'y ajouter ses notes personnelles. 3.2.2. la présentation papierSous cette forme le livret peut être diffusé à tous, mais la lise à jour de l'ensemble des documents est longue et en temps différé. Le format et la présentation du livret papier doit être la suivante :
3.3. L'actualisation et le nombre de livretsLe rythme d'actualisation d'une fois par an est considéré comme raisonnable pour le document papier. Le groupe souhaite un nouveau document, même pour les produits non modifiés. La mise à jour régulière, par le biais de feuilles datées en cours d'année, n'est pas souhaitée par le groupe. Par contre, il faut changer la couleur des documents chaque année pour les différencier. Le nombre de livrets par unité de soins peut être le suivant :
4. Méthodologie de mise en palce et de suivi (évaluation)Les participants proposent d'implanter le livret en suivant les étapes suivantes:
NB: la procédure parait lourde mais si elle est appliquée, le temps perdu dans les préalables sera largement compensé par la qualité des résultats. ConclusionNous avons relevé les attentes des utilisateurs et nous nous sommes intéressés autant aux informations qu'il fallait mettre dans le livret qu'à celles qu'il ne fallait pas mettre. Notre travail a porté sur la composition du livret du médicament, sa présentation, la méthodologie de mise en place et de suivi. Il apparaît à la lecture des attentes des acteurs que le livret est un outil de travail concrétisant les décisions des commissions d'experts (médecins, pharmaciens, bactériologistes, pharmacologues, soignants...) qui déterminent les produits à mettre à la disposition des stratégies thérapeutiques d'un hôpital donné. les experts se retrouvent au sein du Comité du Médicament et des dispositifs médicaux. La logique voudrait qu'un autre groupe de travail réfléchisse sur les objectifs et l'organisation du Comité du médicament, dans le but d'intégrer la réflexion sur les médicaments utilisés, dans une réflexion plus globale couvrant l'approvisionnement et l'utilisation.
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